Le marchand de sable est passé

Avant toute chose, nous vous souhaitons une excellente année 2015 !!! Que vos projets aboutissent, que la bonne santé vous accompagne, que la joie remplisse vos cœurs…

De notre côté, la fin 2014 et le début 2015 se sont passés dans les îles de Tobago puis de Trinidad. Trinidad et Tobago… Mais c’est où ça ? Eh bien, vous prenez l’Amérique du Sud, vous remontez vers le sud des Antilles et vous y êtes…

Un trésor de la nature à Charlotteville

A Tobago, nous découvrons la magie des Antilles, les eaux claires et poissonneuses, la joie de plonger pour admirer la faune et la flore sous-marine. Nous retrouvons avec joie des bateaux-copains, rencontrés au Cap-Vert, au Brésil, en Guyane… C’est notre famille de voyage, on vit les mêmes expériences, on compare, on se conseille, on partage des moments de convivialité. Comme ces barbecues sur la plage paradisiaque de la baie des Pirates à Charlotteville, ou encore la projection du film réalisé par les enfants du mouillage et leurs acolytes « Le mystère du Tec’hadenn », l’occasion de tous se retrouver à bord d’un catamaran en habits de circonstance avec la remise des « Palmiers d’or » (cf. la palme d’or de Cannes…).

Bref, on ne s’ennuie pas, on invente nos vies, entre obligations (CE1 pour Arthur et 6e pour Awen, entretien du bateau, courses, corvées d’eau…) et loisirs (plongées, balades dans la forêt tropicale, jeux sur la plage, pêche…).

A Charlotteville, ça sent bon la nature, les bruits des oiseaux enchantent nos journées, les frégates, pélicans et perruches sont en nombre… A terre, nous échangeons avec les locaux comme « Al Pacino » ou encore Noël Duncan qui tient un café sympa où l’on peut aussi se connecter à Internet. L’homme, outre d’être d’une grande gentillesse, n’en est pas moins un artiste. En témoignent les masques, chapeaux en palmes, poissons en bois et autres dessins exposés. Noël apprend aux enfants à fabriquer des petits poissons avec des palmes.

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Pigeon Point

Mais il faut partir, car un chantier nous attend à Trinidad. Nous décidons de mettre les voiles vers le sud de Tobago, en compagnie du beau catamaran Ivadel (www.ivadel.fr). Une petite navigation tranquille où de grands dauphins viennent nous saluer. Ceux-là ne restent pas bien longtemps près du bateau.

Nous longeons la côte montagneuse et boisée. Doucement, le paysage change et devient de plus en plus plat. Nous décidons de mouiller à Bucco Bay et nous faufilons dans la petite passe, non balisée. L’endroit est charmant et nous sommes les seuls au mouillage. Les pêcheurs sont très gentils et offrent de magnifiques coquillages aux enfants. En nous promenant, nous découvrons qu’ont lieu ici des courses de chèvres ! Nous décidons de ne pas manquer cela, l’une d’elle aura lieu dans quelques jours. Les maisons s’embellissent de décorations, nous avons pourtant du mal à nous plonger dans l’esprit de Noël avec cette chaleur.

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Puis la météo change et la houle se met à grossir, développant une magnifique vague… bien trop près de nos voiliers ! Plus ça va, plus cette houle grossit et le mouillage devient infernal, le bateau roulant violemment et sans cesse toute la journée. Impossible de faire l’école à bord ! Impossible de bien dormir ! C’est bien pire qu’en mer. Il faut partir !

Avec Ivadel, nous décidons de mettre les voiles pour le mouillage de Milford Bay, à 5 milles d’ici. Le passage de la passe est impressionnant : à bâbord, le reef et les déferlantes ; à tribord, la grosse houle qui casse sur la roche… On serre les fesses, mais ça passe ! La carte et notre traceur sont des aides précieuses car rien n’est balisé. Ouf, nous voilà dehors ! Nous contournons le reef et apercevons rapidement le mouillage. A bâbord, la houle est magnifique, la vague fait de beaux tubes… attention à ne pas passer trop près quand même… Nous arrivons à surfer une petite vague et la perspective d’un mouillage plus calme nous ravit. Nous prenons une bouée, elles sont gratuites, car des câbles de 30 000 volts passent dessous et il ne s’agirait pas d’en crochet un avec notre ancre. Ici, nous sommes à deux pas de l’aéroport et de tous les hôtels touristiques. Brice et Philippe s’essaient au surf car nous sommes près de la barrière de corail. Nous allons d’ailleurs là-bas grâce à l’annexe d’Ivadel et profitons de la plage et de la beauté du site de Pigeon Point. Le lendemain, nous pouvons rejoindre Bucco Bay pour voir ces fameuses courses de chèvres. Incroyable !

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Trinidad, l’île des chantiers

Le temps passe et nous savons qu’il va être temps de pointer notre étrave vers Trinidad, la grande sœur de Tobago, située au sud-ouest, à 60 milles. Nous quittons Tobago le 15 décembre vers minuit et prenons une bouée dans la baie de Chaguaramas, à Trinidad, le lendemain, soit un mois après notre arrivée dans le sud des Antilles. Ici, ce n’est pas la même ambiance qu’à Tobago : on bosse ! Nous sommes entourés de cargos, bateaux de pêches, voiliers, yachts, marinas et chantiers. L’eau est polluée et les odeurs de gasoil nous rappellent trop souvent que nos activités ne sont pas exempts de dégradations dans l’environnement… Là aussi, nous retrouvons des bateaux-copains, venus eux aussi refaire une belle toilette à leur navire…

Deux jours après notre arrivée, nous sortons de l’eau et nous installons au chantier Power Boat. Dans la foulée, Clifford Joseph (numéro de tél. si besoin : 634-3394, 707-5045) et son équipe s’attellent à la tâche. L’objectif : sabler la coque et la carène de Chintouna… enfin… Ce n’était pas du luxe, juste une nécessité. La sablage est un travail particulier. Il faut protéger ce qui ne doit pas être sablé, puis une machine envoie à forte puissance du sable sur la coque. Résultat : toute la peinture est enlevée et l’acier est mis à nu. Le marchand de sable est passé… Puis il faut recouvrir d’une peinture primaire, d’un après et enfin de l’antifouling sur la carène et de la peinture de coque.

Le travail est très bien fait, l’équipe sérieuse et travailleuse. En quelques jours, et malgré les fêtes de fin d’année, nous voilà avec un nouveau bateau ! Quelle joie de revoir son voilier avec une nouvelle belle robe ! D’autres petits travaux sont également au programme (rallonges de taud de cockpit à coudre, renforts du taud de GV, changement de l’étoupe, nettoyage de l’hélice, nettoyage des anodes, du bateau, remontage de tout le matériel enlevé pour le sablage…). Du coup, nous restons presque 3 semaines au chantier. Un énorme chantier, à côté d’autres, tous remplis de bateaux ou en cours de vidage (saison propice à la navigation oblige). Nous passons donc les fêtes dans un cadre peu enchanteur mais nécessaire.

La baie de Chaguaramas est et vit pour et par les bateaux. A Power Boat, nous pouvons déposer notre bouteille de gaz vide à l’entrée du chantier, on nous la ramène pleine. Une carte nous permet de faire des achats alimentaires dans un magasin situé dans le chantier en les créditant sur un compte, on peut acheter des timbres et envoyer son courrier des bureaux, les machines à laver ne sont vraiment pas chères, les sanitaires sont très propres et entretenus et il y a toujours quelqu’un pour vous aider et l’équipe de grutiers est très professionnelle. Les tarifs sont également vraiment attractifs. Pour notre bateau, un aller-retour et 5 jours au sec coûtent 266 US dollars.

Le 5 janvier, nous remettons enfin Chintouna à l’eau et reprenons une bouée dans la grande baie de Chagua (il paraît que les fonds ne sont pas très nets…) . Une baie qui servait de base à l’US Army pendant la seconde guerre mondiale. Aujourd’hui, c’est une île où l’on parle un anglais difficilement compréhensible par les Anglophones eux-mêmes. Il faut dire que les habitants sont un mixe d’Africains, issus de l’esclavage, et d’Indiens, venus travailler suite à l’abolition de l’esclavage. Tout cela est très coloré et très agréable à voir. Les gens sont charmants, souriants, agréables… comme le beau temps qui règne ici en cette saison ! Il paraît que le carnaval est fameux en février, mais nous ne serons plus là à cette date… dommage ! Peut-être reviendrons-nous l’année prochaine, pour rendre visite à nos amis qui nous ont invités à passer Noël avec eux ? Nous prendrons alors le temps de visiter cette île qui ne doit pas manquer de charmes.

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Mais voilà, nous avons envie de remonter plus au nord pour découvrir Grenade et les Grenadines, profiter à nouveau des baignades et des joies du snorkeling… Alors à bientôt à la découverte de nouvelles îles !

Sonia