Sal est une île sèche et chaude quoique très ventée à cette époque de l’année. Nos débarquements sont toujours sportifs. A l’aller, contre le vent, dans notre petite annexe, nous nous faisons mouiller systématiquement. Au retour, ça peut aller. Nous prenons donc avec nous des changes et les enfants emportent leur K-Way…
A terre, nous faisons de belles rencontres : Madeleine et ses colliers, Lass et ses lunettes… venus d’Afrique de l’Ouest pour essayer de trouver un peu de travail. Puis il est décidé que les enfants iraient à l’école si les enseignants de l’école de Palmeira sont d’accord. Pas facile au début de se faire comprendre car notre portugais est plus que mauvais… Puis, finalement, nous rencontrons Victor, l’un des professeurs de l’école qui parle français. Et là, évidemment, tout est plus simple pour nous. Il est convenu que les enfants viendront à l’école le lendemain et ce, pendant deux ou trois jours pour échanger avec les autres élèves.
L’expérience s’avère très positive pour Arthur qui se fait plein de copains et qui est très studieux en classe. Il revient le 2e jour avec un cahier, un crayon gris-gomme et des crayons de couleur. Awen a plus de mal à se faire comprendre et sa timidité naturelle ne l’aide pas. Globalement, nos enfants sont heureux de partager des moments différents de leur quotidien avec des locaux.
Les grands aussi sympathisent avec la population. Tous les jours, nous rencontrons la boulangère, âgée mais au sourire sincère et aux yeux comme des billes bleu-ciel. Elle n’oublie jamais de donner un petit pain sucré à chaque enfant. Et puis la dame des douches, au sourire jusqu’aux oreilles. Il y a aussi la responsable du Capricornio, un bar vue sur le mouillage avec une chouette terrasse. Tous les dimanches soirs s’y déroule une soirée musicale où des danseurs émérites bougent sans arrêt sur des rythmes cap-verdiens.
Nous essayons d’acheter des poissons aux locaux, mais rien n’est vraiment prévu pour. Il faut se présenter au bon moment et les prix sont à la tête du client, bien que négociables. Pour faire de l’eau, nous remplissons nos bidons à la fontaine de la petite ville. Des occasions pour échanger avec les locaux, une nouvelle fois. Il semble que l’on commence à faire partie du paysage.
Nous prenons aussi l’aluger de temps en temps pour aller faire un tour à Espargos ou à Santa Maria, la ville au sud de l’île tournée vers le tourisme du fait de sa magnifique plage et de ses spots de planche à voile et de kite-surf.
Et puis, nous approfondissons l’échange avec Victor, qui nous accueille à bras ouverts chez lui. Nous rencontrons sa famille et ses amis. Il nous propose d’assister à un match de football. Il est capitaine de l’une des équipes. Nous voilà donc à Espargos un dimanche après-midi pour assister au match ! Un scoop pour nous… La semaine suivante, c’est Victor et sa famille qui nous rejoindront à bord pour un dernier moment de partage. Même le bébé « Lali » est de la partie. Victor nous joue des airs de guitare, et sa femme fait des tresses africaines à Awen. Le lendemain, nous mettons les voiles vers Boa Vista avec un peu de « sodade » au cœur… Cap Vert oblige…
La navigation vers Boa Vista se déroule simplement, dans une mer belle. Nous avons le droit à un beau spectacle maritime avec un aileron d’espadon, une baleine qui saute, saute, saute…, une méduse physalis et plein de poissons volants, petits et grands !
En fin d’après-midi, nous jetons l’ancre dans un véritable petit lagon. Silverland aussi est mouillé. Son équipage hollandais qui navigue sur un bateau incroyable – ancien bateau de pêche – compte à bord un petit garçon de 6 ans… Un nouveau copain pour les enfants !
Ici, c’est un peu les vacances : le paysage est magnifique, la mer est excellente, il y a quelques tortues ici ou là, Brice peut filer sur sa planche à voile… Mais nous sommes très loin de la plage pour débarquer. Et là aussi le vent lève un petit clapot qui nous trempe systématiquement pour débarquer. Il faut donc bien s’organiser pour aller à terre, prévoir des changes… Les sacs étanches font bien leur travail ! Nous sympathisons avec Tilo qui emmène les touristes faire un tour en mer et pêcher. Il nous offre du poisson avec un sourire jusqu’aux oreilles.
Nous buvons un verre au Windsurfclubboavista où l’on peut se prélasser face au lagon, en discutant avec les locaux ou en faisant une petite partie d’échec…
Avant de quitter cette île, nous allons jeter un coup d’œil au carnaval de Sal Rei. Ne pouvant pas laisser l’annexe la nuit sans surveillance, nous ne voyons que le début de ce défoulement populaire.
Le Brésil nous appelle, nous avons les voiles qui nous démangent… Nous rejoignons donc la capitale du Cap Vert, Praia, sur l’île de Sao Tiago. La navigation est parfaite, dans une mer calme pendant 20 heures, où nous récoltons les petits poissons volants égarés durant la nuit sur notre pont. Ceux-là, nous les mangerons !
A Praia, nous ne trouvons qu’un voilier mouillé, mais sans son équipage. Plus loin, le port de pêche plein de vie, une station essence et des quais de déchargement de marchandises. Un paquebot part dans l’après-midi pour une autre destination… Nous préparons notre départ vers le Brésil…
A bientôt avec d’autres nouvelles ensoleillées !
Sonia