Les Canaries comptent 7 îles principales, aux climats bien différenciés en fonction de leurs positions géographiques. A l’ouest, nous trouvons des îles plus arrosées qu’à l’est, qui elles, sont plus proches de l’Afrique. Ces différences conditionnent les possibilités de cultures des différentes îles.
A Graciosa, au nord de Lanzarote, nous redécouvrons un paysage quasi-désertique, où le sable est partout. Peu de choses ont l’air d’avoir changé ici en 8 ans. La végétation pousse tant bien que mal mais nous ne trouvons pas de culture sur cette île. Au centre, nous découvrons néanmoins quelques essais agricoles, avec des figuiers de barbaries et des bananiers. Nous observons ces essais avec scepticisme, la pluie étant rare ici et les réserves d’eau inexistantes pour la culture.
A Lanzarote, passée la zone du parc naturel de Timanfaya avec son paysage lunaire dû aux éruptions du XVIIIe siècle, nous découvrons sur le versant nord-est de l’île, plus exposé aux embruns et à l’humidité de l’océan, un paysage relativement vert, avec quelques palmeraies. Nous apercevons aussi des zones cultivées. Au centre de l’île, des vignes poussent à même la roche volcanique. « Selon les données fournies par le contrôle et le service de certification de l’Institut canarien pour la qualité agroalimentaire »(1) 175 hectares de cette île sont consacrés à l’agriculture biologique (sur 805 km2). Lanzarote est aussi une île où la cochenille est élevée dans des parcelles remplies de figuiers de barbarie. Cet insecte est à l’origine d’un pigment rouge naturel. L’île est également pourvue de salines.
Fuerteventura. Nous n’aurons pas la possibilité de nous arrêter sur cette île, réputée pour ses dunes de sable saharien. Mais en lisant un peu la presse locale, nous relèverons quelques articles évoquant l’agriculture biologique. Notamment un où l’on apprend que des produits sont ou seront bientôt certifiés « bio », comme l’Aloé Vera ou l’Huile d’Olives Vierge (2).
Sur cette île, et selon les mêmes sources que plus haut, 202 hectares seraient consacrés à l’agriculture biologique, sur 1660 km2.
(2)
A Gran Canaria, nous sommes interpellés par les cultures en serre visibles partout sur l’île. Ici, selon les mêmes sources (1), seulement 298 hectares sont cultivés en agriculture biologique. Pourtant l’île est grande. Mais ce n’est pas la grandeur de l’île qui détermine la quantité d’espaces cultivés en biologique. A El Hierro, 4 597 hectares (1) sont réservés à l’agriculture biologique.
Gran Canaria est une grande île et, en la visitant, nous sommes abasourdis par toutes les serres laissées à l’abandon, dont les bâches s’étiolent laissant la nature (terre et mer) récupérer ces déchets. Nous n’arrivons pas à savoir si ces bâches sont toxiques ou pas pour la nature (à base de plastiques?). Nous penchons néanmoins pour la réponse négative, bien que celle-ci soit infondée car sans information précise. Brice aperçoit des personnes faisant du ménage dans quelques serres abandonnées. Quels moyens ont les Canariens pour gérer ces serres ? La question reste en suspens.
Des serres, donc, il y en a beaucoup sur l’île. On y aperçoit des cultures de bananes et de tomates. Mais des cultures de bananes sont également menées sans serre. Les bananes canariennes « alimentent 90 % de la consommation de ce fruit en Espagne »(6).
Dans les magasins, nous avons la possibilité d’acheter beaucoup de légumes et de bananes des îles canariennes. Une petite production biologique est disponible également en grandes surfaces et dans les magasins bio. Dans l’un de ceux-là, j’aperçois un écriteau : à Telde, à quelques kilomètres de là, une vente directe de produits biologiques a lieu chaque samedi de 10h à 14h. Nous n’aurons malheureusement pas l’occasion d’aller là-bas pour aller plus loin dans notre petite enquête.
Des voyageurs ayant un peu vécu dans les montagnes de l’île nous expliquent que les « Vieux » cultivent la terre de manière traditionnelle mais que les jeunes préfèrent vivre dans les villes et désertent ces endroits que nous trouvons magnifiques. Des cultures en étages et beaucoup d’humidité permettent une culture variée et relativement importante dans l’île. On y élève également des chèvres. Pourtant, un cursus universitaire est proposé autour de l’écologie…
En cherchant un peu sur Internet, je tombe sur des informations porteuses d’espoir : « le Conseil des Canaries de l’Agriculture a également lancé des initiatives en faveur des produits organiques, tels que le Programme de cantines scolaires bio, un projet qui a débuté en avril -2013- et dans lequel sept écoles ont décidé de prendre part, une pour chaque île. L’initiative a permis d’introduire un menu alternatif qui comprend des produits frais locaux et de saison » (1).
A El Hierro, on développe un projet visant une autonomie complète en matière énergétique, en utilisant l’hydrolien (4) (5). A La Palma, des voyages sont organisés avec dans le programme, des temps pour apprendre à cultiver la terre selon les principes de l’agriculture biologique.
Nous partons avec l’envie d’en savoir plus, de rencontrer, d’échanger. Peut-être dans un autre voyage. En tout cas, il y a des militants engagés dans la préservation de la terre et de la nature de manière générale, pour le bien-être des gens. Un travail de fond, sur le long terme que des personnes doivent certainement porter avec passion pour qu’ils aboutissent.
(0) http://www.e-voyageur.com/atlas/carte/canaries.htm (1) http://www.flehetna.com/fr/rapports-journalistiques/articles-de-presse/1737-espagne-16-de-la-superficie-agricole-canarienne-est-desormais-organique.html (2) http://www.fuerteventuramagazinehoy.com/WEB/FRA/rural_2.htm (4) Système solaire, le journal des énergies renouvelables, n°201-2011 (5) http://www.geo.fr/photos/reportages-geo/espagne-el-hierro-l-ile-100-durable (6) http://www.bionews.tv/fr/biobananen-uit-europa/